Rapport social 2017 : et le financement ? Pour le PLR Vaud, le débat sur les dépenses sociales doit se focaliser sur une meilleure gestion des deniers publics pour pérenniser l’aide sociale

Ce matin, le chef de Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) présentait son « Rapport social 2017 ». Très attendu par le PLR et le reste du centre-droite vaudois, ce rapport de plus de 152 pages sera analysé en détails et avec précaution par le parti. Dans l’immédiat, on apprend que pour le DSAS, « le débat sur les dépenses sociales doit se focaliser sur l’évolution du pouvoir d’achat des plus vulnérables, ce qui est désormais possible avec les nouveaux instruments statistiques. » Pour le PLR Vaud, le débat doit aller au-delà et s’intéresser au financement sur le long terme de l’aide sociale.

Si le PLR Vaud salue le nouvel outil « statistiques socioéconomiques vaudoises » qui promet de mieux piloter les politiques sociales, il regrette que les vrais enjeux ne soient discutés dans le Rapport social vaudois 2017, présenté ce matin par le chef du DSAS. Si le rapport fait le « compte-rendu » des différentes aides sociales et analyse leur impact sur les ménages vaudois, il manque visiblement de parler du financement de ses aides. Pour le DSAS, « le débat sur les dépenses sociales doit se focaliser sur l’évolution du pouvoir d’achat des plus vulnérables, ce qui est désormais possible avec les nouveaux instruments statistiques. ». Or, pour le PLR Vaud, c’est un faux débat. La raison d’être de l’aide sociale et ses objectifs ne sont nullement remis en question. Il est évident que l’aide sociale doit avoir au cœur de ses préoccupations l’évolution du pouvoir d’achat des plus vulnérables. Il est évident qu’un filet social est important pour amoindrir le taux de pauvreté dans le canton ; cela ne fait aucun doute. Ceci étant garanti, le débat sur les dépenses sociales doit se focaliser sur une meilleure efficience du système afin d’éviter une croissance constante des dépenses dans un domaine, au détriment des autres tâches régaliennes de l’État, comme la formation. Le DSAS semble refuser de voir plus loin et notamment le véritable enjeu de l’aide sociale : son financement sur le long terme.

Le rapport social 2017 ne semble pas s’offusquer d’une augmentation forte et chronique des coûts liés à l’aide sociale vaudoise. Il se contente visiblement de faire le constat suivant : de plus en plus de bénéficiaires sont couverts par l’aide sociale ou des aides complémentaires, sans questionner les enjeux du financement. D’année en année, l’aide sociale a obtenu toujours plus de financement : entre 2016 et 2017, c’est +5.5% d’augmentation, soit 113 millions de francs de plus. C’était +5.8% entre 2015 et 2016, +4.8% en 2015, +4.3% en 2014 et +5.8% en 2013. Et ces augmentations budgétaires se retrouvent bel et bien dans les comptes. Dans le rapport social 2017 présenté ce matin, il est spécifié que « les prestations sociales sous condition de ressources passent de 923 millions de francs en 2003 à 1.492 milliard en 2012 pour les bénéficiaires vaudois (+62%) et de 8.655 à 12.716 milliards pour l’ensemble des bénéficiaires au niveau suisse (+47%). ». Le rapport légitime cette différence en arguant que le canton de Vaud a eu une croissance démographique supérieure à la moyenne Suisse. Or, si la croissance démographique peut jouer un rôle, elle ne légitime pas pour autant une telle augmentation dans les dépenses sociales vaudoises. Le PLR l’a déjà signalé, chiffres à l’appui, à l’occasion de sa « Rentrée politique », le 15 août dernier. Comparons ce qui est comparable : troisième plus grand canton de Suisse, derrière Zurich et Berne, le canton de Vaud possède un taux d’aide sociale plus élevé que les deux cantons alémaniques et dépense plus par habitant (VD = CHF 3.31, BE = CHF 3.16, ZH = CHF 2.71, AG (4ème canton de Suisse) = CHF 1.42, pour 2015). Le rapport annonce également un « fort développement des subsides à l’assurance selon la LAMal », avec une « croissance du taux des personnes aidées de 21.8% en 2006 à 27.3 % en 2015 ». Le PLR Vaud se demande aujourd’hui si cette augmentation du nombre de bénéficiaires est due à un plus grand nombre de personnes réunissant les critères pour toucher l’aide sociale ou si nous avons élargi les critères pour en englober davantage.

Au vue de ce rapport, le DSAS semble vouloir mener une politique de « l’offre », sans se soucier des moyens à disposition. Le PLR Vaud rappelle que la politique sociale vaudoise est l’une des plus chères de Suisse et a dépassé depuis longtemps la volonté d’aider les plus démunis pour prôner un soutien de plus en plus large. C’est pourquoi le PLR combat cette vision et veut revenir à une politique sociale pragmatique, raisonnable et financièrement supportable. Les partis du centre-droite vaudois appellent ce changement de paradigme depuis plusieurs années déjà.

Le PLR Vaud se demande notamment jusqu’à quand les contribuables seront prêts à mettre la main au portemonnaie. Pour pérenniser l’aide sociale et garantir la solidarité, le financement du système social doit être pris au sérieux et reconsidéré, tout comme la formation doit être au cœur des priorités. C’est grâce à elle que le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale diminuera. Allouer plus de financement à l’aide sociale qu’à la formation est donc un non-sens. En outre, le PLR Vaud rejoint le Conseil d’Etat sur la nécessité d’une économie ouverte et dynamique, créatrice d’emploi, pour atteindre les objectifs de l’aide sociale.

Le PLR Vaud analysera en détails et avec précaution le rapport social 2017 et reviendra en cours de législature avec des mesures pour repenser le système social, comme annoncé lors de la « Rentrée politique » du parti.

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